Une entré ordinaire.

Je reviendrais.

C’est ce que j’ai annoncé il n’y a pas si longtemps, avant que je ne prenne un cheval à l’étable et que je parte de toute cette misère, de la vieille Taverne qui trône encore, mais qui est en ruine. Depuis que je suis toute petit, je viens ici… Ce n’est pas loin de chez moi, pas loin de Nedmor, ma terre natale. Je trotte sur mon cheval. Celui-ci est aussi beau que le soleil qui se couche à l’horizon, derrière moi… J’ai toujours été de dos au soleil, je préférais la nuit, le noir, la lune. Ce soir, je rentre au logis. Shakti risque d’être heureuse, elle l’aime tant cette petite niche dans les rues les plus empruntait de la ville.

Oui, je vis à Nedmor, depuis ma plus tendre enfance… C’est terrible, abominable, mais j’aime cette ville répugnante à la forte odeur de sang. Ces pavés encrassaient, les quelques montures qui gambadent vers la sortie ou qui rentre aussi chez eux.Ces rires aigus et ces râles graves. J’aime cette ville, mon habitat pitoyable, dit de haute aristocratie… Mais je ne suis pas trop haute pour voir leurs misères.

J’avance dans les plaines, je vois les remparts au loin. Il se dresse comme une couronne qui trônerait au milieu des plaines et des forêts. Délicate attention qui mélange perfidie et beauté. Le roi est perfide, tous le sont dans un coin de leur cœur, dans un coin de leur tête. Le roi Galoregor l’est aussi, peut être plus que ses chevaliers… Mais c’est pour cela qu’on l’acclame. Cette terrifiante image de tueur cruel et sans cœur. Qui ne l’aimerait pas à part ces pleutres d’exilés et de cartel ?

Mon cheval ralenti l’allure. Je lève haut mon ruban rouge, rouge sang. Et j’hurle au nom de quelques saints mon prénom, sans jamais y ajouter mon nom. Trop peu le connaisse, et il restera méconnu. Que l’on me reconnaisse, bien peu cela me fasse, mais personne ne peut prononcer mon nom comme une image… Je n’ai rien hérité des miens, alors eux n’hériteront pas de ma future gloire, ou de ma future mort.

Je rentre à Nedmor, les portes s’ouvrent en grand. J’entre, mon cheval dessine dans l’obscurité une tâche immonde et blanche. Shakti s’agite sous ma capuche. On me salut de toute part, comme un héro que je ne serais jamais. Qu’ils s’agitent, ces gens du bas peuple, immondices encore vivant aux grés du Roy… J’avance jusqu’à chez moi, bien plus haut que les bas quartiers qui puent la mort, le foutre et la sueur.

C’est une grande demeure, ressemblant de près aux villas étrangères… Je l’aime bien cette maison. Je descends de ma monture. Le cheval henni, deux jeunes gens viennent me le prendre. Le soignez, le nourrir, ils sont payer à cela. Je quitte la cours pour rentrer dans la luxueuse demeure… Shakti s’élance hors de ma capuche, comme elle n’oserait jamais en dehors de ces murs, et ce met à ronronnait joyeusement, marchant sur les dalles froides qui attendait mon retour.

Me voici chez moi.