La nuit demeurait aussi belle qu'au temps de la paisbilitée du royaume, malgré les troubles qui perturbaient en ces temps obscurs le pays. Aucun bruit, silence. Tantôt, isolé dans la nuit, surgissait un bruit sombre, lointain et caché, ou un espèce de cri, précédé d'un léger bruit étouffé qui ressemblait au bruit provoqué par deux lames s'entrechoquant. Malheuresement, le paysage, lui n'avait rien à voir avec ce calme dominant le pays. Les champs étaient dévastés, de la neige recouvrait les pâtures, et des flammes criminelles ruinaient des villages entiers, forçant la population à fuir, sous la menace de tomber sous le joug de telle ou telle faction, et c'était probablement l'une des raisons pour laquelle le flux immigratoire augmentait de jour en jour, à Nedmor. Heureseument, le village de Elsann avait été épargné par les hommes d'armes, et d'ailleurs, Elsann remerçiait chaque minutes de sa vie son dieu, qui, comme un père bienveillant, protégait son village de tout assault, d'ailleurs, nul ne conaissait l'existence de ce village, ou plutôt nul ne faisait attention à l'existence de Port-Nuit. Cette petite bourgade du Nord, était relativement peu peuplé, le solde naturel étant négatif, ainsi que le solde migratoire, mais malgré tout, il y avait quelques jeunes gens parmis ce village qui se situait dans les territoires royalistes, mais ils étaient que peu nombreux, et, comme la plupart de la population de Port-Nuit, ils étaient des paysans, et ils le resteraient toute leur vie, à moins qu'ils ne quittent ce monde auparavant.
Elsann, toujours aussi froid et sec, observait avec attention la forêt se situant à quelques miles de lui, caressant la crinière de son cheval, Narcisse, qu'il l'apellait. Revêtu d'une cape sombre, sur laquelle était frappée le symbole de Port-Nuit. Le visage d'Elsann était livide, des cernes étaient creusées autour de ses yeux, dont la pupille semblait n'être rien d'autre qu'une bille d'argent ne reflétant aucun sentiment particulier, si ce n'est le stoïcisme, ou le mépris, mais ces deux caractéristiques n'étant pas des sentiments, l'on pourrait considérer ses yeux comme dénudés de vie, comme à l'image de son corps même. Son nez était fin, petit, tracé habilement dans cette face encadrée par de longs cheveux noirs et soyeux, qui venaient se perdre dans l'espèce de tunique d'Elsann. Sa silhouette, elle était mince et svelte. Mesurant environ sept pieds, il ressemblait à ces personnages de comte qui, n'avaient en réalité jamais existé que dans l'imagination de l'écrivain.
Soudain, Narcisse hennit, tirant ainsi brusquement Elsann de ses songes, le cheval arrivant à la lisière de la forêt. La forêt était silencieuse, nul bruit ne s'en échappait. Dense, il se dégageait de ce lieu comme une sorte d'atmosphère angoissante, dûe à la profondeur de la forêt, mais aussi au fait qu'apparamment nul humain n'avait mis les pieds ici depuis au moins un siècle. Le jeune homme arqua un sourcil, stoïque, un léger sourire sardonique sur les lèvres. Il attendit durant une minute, puis, il croisa les bras. Cet endroit semble être inhabité, mais qu'importe, il devait y aller, il devait répondre à l'appel. Remonté en selle, il s'engoufra dans la sombre forêt, une assurance nouvelle naissant en lui. Etrangement, à l'approche de Nedmor, il devenait de plus en plus arrogant, et il oubliait qui il était, humble fils de bourgmestre, apellé à rejoindre les troupes royales par un simple hérault, qui, un peu plus malin que les autres, avait discerné un village au loin.En réalité, Elsann fut réellement choqué par le fait qu'aucun homme d'âge inférieur à 40 ans, sauf lui, n'ai rejoint les troupes royales. Âgé de trente-sept années, il n'était en rien incapable de porter les armes, malgré la faible puissance de son bras, car, en effet, Elsann était un parfait duelliste, mais sa force de frappe, jugée minime, ne lui permettait pas de rejoindre la Garde de Port-Nuit, et c'est d'ailleurs probablement pour cette raison qu'il avait rejoint les troupes royalistes, dans l'espoir de combler ce vide, qui faisait de lui un pathétique homme frêle.
-Sois rapide, mon beau, nous pénétrons dans le district de Nedmor.
La forêt atteignant sa fin, il se situait désormais plus qu'à deux lieues de la capitale du royaume, Nedmor. Perché sur le plus haut arbre de cette immensité de végétation luxuriante, il aurait pût aperçevoir la cité dans toute sa splendeur, située à quelques miles des côtes, ainsi que son port maritime, là où accostaient un grand nombre de marchands, qui revendaient leurs extravagants ouvrages à la population pour une modique somme. Tandis que le soleil se levait, Elsann arriva à la clairière du bois, désormais découvert, sa cape noire ne se confondant plus dans le paysage. Le faible reflet du soleil sur sa belle face blanche et pure comme neige permettait de discerner quelques attributs faciaux d'Elsann cachés par l'obscurité. Ici, contrairement à l'autre bout de la forêt, il n'y avait nul dévastation, seulement de beaux champs où des paysans venaient habituellement travailler, et parfois quelques moulins qui brisaient la monotonie du paysage. Au loin, la belle citadelle semblait dominer les alentours, perchée sur une colline, comme une tour de guet dans un désert. Peu à peu, la monotonie se brisait, des bruits joyeux s'échappaient des petits chaumières, et parfois, l'on entendait un rire, qui, malgré sa faiblesse, résonnait dans les environs, cristallin, comme envoyé de Dieu pour réchauffer ces coeurs endurcis de paysans. Apparamment, la venue d'Elsann était attendue, parfois, aux fenêtres, l'on trouvait des visages curieux scrutant les moindres recoins du visage de l'homme, comme pour y discerner quelque chose de singulier. Grand et élancé, ce dernier n'avait rien à voir avec eux, citadins du Sud, qui ressemblaient en réalité assez aux pathétiques halfelings des comtes pour enfants.
Soudain, un bruit de sabot parvint à l'ouïe d'Elsann, qui, instinctivement, stoppa son « canasson ». Moins de deux fractions de seconde plus tard, il avait sa main droite posée sur le pommeau de son épée, aux aguet, s'apprêtant à attaquer. Quelques secondes passèrent ainsi, sans qu'aucun bruit ne parvienne à l'oreille de notre héros, qui, le trouble passé, se retourna violemment, se jetant sur le sol. L'épée en main, il cria gare aux assaillants, brandissant sa lame argentée de trois pieds devant ses « ennemis ». En position défensive, il recula, constatant que les combattants étaient par dix fois supérieur en nombre. Pensant son heure venue, il jeta à terre son épée, les yeux plissés, murmurant quelques paroles en un language inconnu et incompréhensible. Etrangement, il esquissa un faible sourire méprisant à l'adresse des guerriers se situant devant lui, puis, il rouvrit les yeux. Son regard plein de mépris, il les toisa, se raclant la gorge, attendant que ses assaillants parlent. Il cracha au sol, puis, il fixa ses adversaires. Les guerriers étaient vêtus de lourdes armures argentées, qui brillaient au soleil. Sur leur équipement, était gravé un petit bouclier rouge, ainsi que des symboles en un language inconnu. Tous avaient la peau foncée, comme brunie par le soleil, et corrompue par une puissance supérieure. Dans leurs regards, il y avait une sorte de terrifiante lueure écarlâte, qui avait quelque chose de démoniaque. Les gardes de Galoregor, se dit-notre héros, et il avait bien raison.
-Qui es-tu, étranger, et que fais tu en territoire du roi Galoregor sans autorisation?
-Sans autorisation..? Je suis envoyé par le village de Port-Nuit, du district Nord-Alidhan, pour consolider les forces du district de Nedmor.
Sa voix était désormais rauque, l'on y discernait nul sentiment joyeux, seulement de la rancune et de la haine. Elsann haïssait cela, il ne supportait pas qu'on le tutoie. Fort distant, toujours très sûr de lui, il se considérait supérieur en tout sujets à ces rustres soldats, qui, en ayant juste couper la tête à deux ou trois paysans révoltés, avaient acquis l'approbation royale, mais probablement pas par Galoregor. Galoregor était le seul, d'après Elsann, qui lui était supérieur. Elsann le vénérait, il portait toute sa foi en lui, comme si un désir ardent de le servir l'animait, il avait rejoint les troupes royales seulement pour reçevoir de lui un sourire, et d'être adoubé par ce maître si généreux. Il souriait à l'idée de penser qu'il goûterait à du sang pour cet homme, et il espérait en ce moment même pouvoir, un jour, déguster celui de l'infidèle aîné, qu'il ne nommait jamais. Tiré de ses rêves par un rire grossier du rustre personnage, il jeta au sol sa belle cape d'un noir profond, puis, fourra sa main dans l'espèce de sacoche qu'il portait avec lui, en ces jours de guerre, pour prouver son identité aux inconscients qui oseraient penser de lui qu'il était un menteur, un charlatan. Un rictus sur les lèvres, il en tira un parchemin soigneusement plié, sur lequel était posé le sceau d'approbation intendale (hrp: adjectif existant?) du district Nord-Alidhan. Il ne put contenir un rire froid et méprisant, en voyant la surprise sur le visage horrible des gardes, qui, n'avaient rien à voir avec lui. De toute sa grâce qui lui était naturelle, il ramassa son épée, qu'il replaça en un instant dans son fourreau. Il remonta en selle, jetant par la même occasion le parchemin sur les gardes ébahis.
-Je suis Elsann Van Tross, Quatrième du nom, fils aîné du bourgmestre de Port-Nuit, volontaire pour le combat. Dépêchez vous de m'amener au centre de recrutement, pour régler la paperasse, dit-il, s'étonnant lui même que les gardes semblaient l'obéir. Apparamment, le Royaume semblait manquer de recrues..
Mar 26 Déc - 13:16